Bien entretenir votre gilet de sauvetage gonflable

Par Nicolas

Votre gilet de sauvetage peut vous sauver la vie ! Bien l’entretenir est donc essentiel pour garantir sa fiabilité et prolonger sa durée de vie.

Voici quelques bonnes pratiques à adopter pour l’entretien courant et la révision périodique de votre gilet. Mais commençons d’abord par un rappel des types de gilets couramment utilisés.

Comment différencier les gilets de sauvetage ?

Le gilet en mousse

C’est le gilet traditionnel. Sa flottabilité est garantie car elle ne dépend d’aucun système de gonflage, mais c’est bien sûr plus encombrant. Ce type de gilet est moins complexe à entretenir donc cet article n’en parle que très peu. Mais attention, il est tout de même important de l’inspecter avant toute utilisation, de bien le rincer et le faire sécher, de le stocker au sec et à l’abri des UV.

A noter qu’il existe deux types de gilets en mousse :

  • Les traditionnelles brassières oranges, qui sont homologuées sur les navires de plaisance.
  • Les gilets plus légers, et qui conviennent pour les loisirs nautiques, comme le kayak, le ski nautique ou la voile légère.
Les gilets en mousse sont le plus couramment utilisés en sports nautiques et pour les enfants.

Le gilet gonflable

Le gilet de sauvetage gonflable a aujourd’hui largement remplacé le gilet en mousse car il est plus pratique et plus confortable à porter. Il peut aussi intégrer un harnais de sécurité, ce que nous recommandons fortement. En revanche, c’est un équipement plus complexe qui nécessite plus de soin afin d’en garantir la fiabilité.

Composition d’un gilet de sauvetage gonflable

Le gilet de sauvetage gonflable comprend plusieurs éléments :

  • Une housse de protection en tissu haute résistance, en forme de fer à cheval, qui se porte autour du cou ;
  • Un système de fixation du gilet au plaisancier : des sangles réglables, des attaches rapides, et souvent un anneau permettant de fixer une longe et un mousqueton, le gilet servant alors également de harnais de sécurité ;
  • Une vessie (flotteur) gonflable soigneusement pliée dans la housse de toile, et fixée solidement à celle-ci ;
  • Un système de gonflage au gaz (CO₂) : il se compose d’une cartouche de gaz pour le gonflage et d’un système de déclenchement manuel ou automatique. Tout déclencheur automatique peut aussi être actionné manuellement ;
  • Un tube de gonflage buccal de secours, muni d’une soupape de surpression ;
  • Un sifflet d’alerte ;
  • Des éléments réfléchissants ;
  • Certains modèles plus élaborés intègrent des dispositifs complémentaires, tels que lumières de détresse (flashlights) ou balises de détresse automatiques (MOB).

Déclenchement d’un gilet de sauvetage gonflable

Les gilets gonflables sont de deux types : manuel ou automatique.

Dans le cas du gilet gonflable manuel, c’est le plaisancier qui déclenche le gonflage en actionnant une tirette. Cela évite les déclenchements intempestifs en cas de grosse vague, ou même de stockage dans une zone trop humide (pour les déclencheurs à pastille). En l’occurrence, les régatiers exposés aux embruns dans les filières vont préférer ce type de gilet.

Ici on voit bien le déclencheur hydrosoluble (en bas), la bouteille de CO₂ (en haut), et la tirette de déclenchement manuel (à gauche).

Le gilet gonflable automatique, quant à lui, présente l’avantage d’être opérationnel même pour un naufragé inconscient. C’est un système de déclenchement mécanique qui percute une cartouche de gaz CO₂ en cas d’immersion.

Les systèmes de déclenchement courants sont de deux types :

  • Déclencheur à pastille hydrosensible (de sel ou de cellulose) : la pastille fond à l’humidité ou se rétracte au contact de l’eau, libérant un ressort qui permet à un pointeau de percuter la bouteille de gaz.
  • Déclencheur hydrostatique (dit Hammar, la marque du système) : le déclenchement se fait avec la pression de l’eau lors de l’immersion du gilet dans l’eau.
Et voici un déclencheur hydrostatique de la marque Hammar, périmé (voir la date: 2011), mais non déclenché (voyant vert).

Entretien courant de votre gilet de sauvetage

Les gilets de sauvetage sont exposés à un environnement marin agressif (eau, sel, rayons UV, frottements). Quel que soit le type de gilet, il est essentiel d’en assurer sa fiabilité grâce à un entretien courant de qualité. Cela permettra d’augmenter sa longévité et d’atteindre la prochaine échéance de révision en toute sécurité. On entend par entretien courant les bonnes pratiques à adopter à chaque utilisation.

Avant l’utilisation de votre gilet

  • Réalisez une inspection visuelle d’ensemble : absence de déchirure, bon état des coutures, des fermetures, des sangles, des bandes réfléchissantes, bon fonctionnement des attaches et des mousquetons ;
  • Vérifiez l’accessibilité de l’actionneur manuel ;
  • Réalisez un contrôle visuel du système de déclenchement en ouvrant partiellement le gilet : bon serrage de la bouteille et du déclencheur, témoins du système au vert, absence de corrosion sur la bouteille, dates de péremption.
L’état des sangles du harnais et de la sous-cutale sont tout aussi importants à vérifier.

Après l’utilisation de votre gilet

  • Rincez-le à l’eau douce pour enlever le sel. Il est souvent préférable de faire ce rinçage à l’éponge humide, en particulier si le déclencheur est à pastille (sinon démontez le déclencheur). Si le gilet a été bien trempé, il est aussi recommandé de dessaler la vessie gonflable ;
  • Profitez du rinçage pour enlever les éventuelles traces de moisissure, qui pourraient accélérer le vieillissement du gilet ;
  • Faites bien sécher le gilet avant de le ranger ;
  • Stockez votre gilet dans un endroit bien sec, à l’abri du soleil.
Ce gilet a manifestement commencé à prendre l’humidité. Un nettoyage s’impose, mais il est bon également de vérifier l’état des composants à l’intérieur de l’enveloppe extérieure.
Le voyant rouge indique que le gilet a été déclenché. Le système hydrostatique doit donc être changé avant de pouvoir servir à nouveau.

Révision périodique et test de votre gilet gonflable

Il n’y a pas d’obligation réglementaire explicite concernant l’entretien et l’inspection des gilets de sauvetage. Les fabricants recommandent généralement une révision préventive tous les 2 ou 3 ans, ou systématique après un déclenchement, et bien sûr en cas de péremption des différents composants. Vous pouvez ainsi planifier votre prochaine révision dans Ready4Sea, votre application mobile de maintenance nautique.

Vous trouverez ci-dessous nos recommandations pour réaliser vous-même la révision de votre gilet. La vérification doit être réalisée conformément aux instructions du fabricant, et si vous avez un doute il est préférable de faire faire la révision par un professionnel agréé.

Reprenez les tâches de l’entretien courant, de façon plus approfondie

Pour rappel il s’agit de réaliser une bonne inspection visuelle, de rincer l’ensemble des composants du gilet, puis de faire sécher correctement.

C’est en particulier l’occasion de faire un nettoyage plus assidu, à l’eau courante. Attention cependant, pour les systèmes à déclenchement hydrostatique, à ne pas mettre d’eau à l’intérieur de la vessie lors du démontage du déclencheur.

Remplacez le système de gonflage automatique

Commencez par acheter le kit adapté à votre gilet – il est important de remplacer à la fois la bouteille et le système de déclenchement automatique.

Déclencheur à pastille

  • Dévissez la cartouche de gaz et la cellule hydro-sensible ;
  • Installez la cellule neuve ;
  • Revissez la cartouche neuve ;
  • Suivant les modèles, assurez-vous que les témoins soient verts ou installez les clips verts.
Le voyant est vert. On vient replacer une nouvelle cartouche. Ce gilet à pastille sera bon pour le service.

Déclencheur hydrostatique

  • Déverrouillez la cellule hydrostatique en appliquant la clé fournie sur le coin entre le disque noir et le capot jaune ;
  • Faites pivoter le disque noir puis enlevez le déclencheur complet ;
  • Sortez la cartouche de la vessie gonflable ;
  • Insérez la cartouche neuve en plaçant l’embase du déclencheur bien en face de l’orifice de la vessie – c’est l’opération la plus délicate ;
  • Posez et clipsez le déclencheur neuf sur l’embase ;
  • Verrouillez en faisant pivoter le disque noir en face du capot jaune.

Testez et rangez votre gilet

Testez l’étanchéité de la vessie :

  • A l’aide du tube de gonflage buccal, gonflez à la bouche la vessie au maximum de vos capacités ;
  • Laissez gonflé 12 à 24 heures pour vous assurer de l’étanchéité ;
  • Dégonflez la vessie : sur certains modèles, vous pouvez utiliser le revers du bouchon pour appuyer sur la soupape et laisser l’air s’échapper ;
  • Testez le sifflet et assurez-vous de son accessibilité lorsque le gilet est gonflé ;
  • Inspectez / vérifiez les éventuels équipements complémentaires tels que harnais, lumière de détresse, balise MOB, …

Repliez soigneusement la vessie de façon à ne pas empêcher le gonflage et que le système de déclenchement soit visible (suivant les modèles).

Consignez vos opérations dans le journal de votre application Ready4Sea.

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Pour compléter votre matériel de sécurité, nous vous recommandons notre retour d’expérience sur la bouée Silzig, la bouée de sauvetage novatrice.

Sinon, vous voudrez peut-être vous assurer que votre radeau de survie, lui aussi, se gonflera bien lorsque vous en aurez le plus besoin.