Petite histoire radiomaritime
Savez-vous comment la T.S.F. puis la radio ont révolutionné la navigation maritime ?
On célèbre aujourd’hui la Journée Mondiale de la Radio, invention datant de 1895-1899. Dès 1902 les marins s’en sont emparés pour transmettre les conditions météo. Ce fut a priori le premier domaine d’utilisation du radiomaritime. Dès les débuts de cette nouvelle technologie, ce fut dans le sens terre-mer, puis une fois certains navires équipés, les messages furent transmis de la mer vers la terre.
La deuxième utilisation faite par les marins est celle de l’appel de détresse. Chaotique à ses début, la conférence de Berlin (1906) tente de standardiser les procédures en proposant le SOS. Ce signal est utilisé par le Titanic en 1912 et la convention de Londres en 1913 parachève son adoption.
Dès 1912, une troisième application de la radio est utilisée à la mer : la radiogonomiétrie. Il s’agit de déterminer sa position et/ou de recaler son estime grâce à des “amers” radio, les radiophares, dont on mesure le relèvement, comme avec un compas de relèvement. Cette méthode reste cependant assez peu précise. La radionavigation a donc surtout progressé dans les années 1940 et 1950 avec le lancement des systèmes hyperboliques Decca et LORAN.
Enfin, la radio a été utilisée en mer pour permettre de transmettre tout type d’information. De même qu’aujourd’hui nos smartphones nous permettent de passer des appels ou de transmettre des données, en radio on parle de phonie (ou radiotélégraphie) pour la transmission de la voix et de radiotélégraphie (ou télégraphie sans fil) pour la transmission de messages codés le plus souvent en Morse. Lorsqu’une émission se fait à sens unique, et pour viser un nombre important de récepteurs, on parle plutôt de radiodiffusion.
Et aujourd’hui, que reste-t-il de tout cela pour les marins ?
Les usages ont évidemment beaucoup évolué grâce à la technologie. Les satellites, notamment, ont modifié en profondeur le paysage radiomaritime. Les signaux satellites sont bien émis en ondes radio, mais ils sont si différents qu’on a tendance à ne pas les inclure dans le radiomaritime qui se fait entre stations en surface et non dans l’espace.
Sans doute est-ce la radionavigation qui a le plus régressé. Le GPS(Global Positioning System) Système de positionnement par satellite, à couverture mondiale, et permettant de déterminer non seulement sa latitude et sa longitude, mais également son cap et sa vitesse. et les autres systèmes de positionnement par satellite ayant quasiment signé l’arrêt de mort des radiophares et autres aides à la navigation par radio.
Pour le reste, la radio reste un vecteur de transmission encore bien vivace et pratique. On continue d’y diffuser des observations et prévisions météo, d’y transmettre et d’y relayer des appels de détresse et autres urgences en mer, et enfin tout simplement d’y discuter ou d’échanger des informations.
La plus connue est sans doute la VHF(Very High Frequency) Bande de fréquence d'ondes radio, entre 30 et 300 MHz. Par extension, les postes de radio maritime les plus répandus, fonctionnant sur une série de canaux prédéterminés entre 156 et 174 MHz, et ayant une portée de quelques milles à quelques dizaines de milles., radio qui émet dans la bande du même nom, autour de 160 MHz. Il existe des dizaines de “canaux” sur lesquels on peut échanger en phonie, dont le fameux canal 16, canal de détresse et d’appel. Certains canaux sont affectés à une utilisation “data”, à savoir le 70 pour l’appel sélectif numérique sur VHF(Very High Frequency) Bande de fréquence d'ondes radio, entre 30 et 300 MHz. Par extension, les postes de radio maritime les plus répandus, fonctionnant sur une série de canaux prédéterminés entre 156 et 174 MHz, et ayant une portée de quelques milles à quelques dizaines de milles., et le 87B et le 88B pour l’AIS, qui permet de recevoir la position, le cap, la vitesse et le nom des bateaux émetteurs à proximité. La VHF(Very High Frequency) Bande de fréquence d'ondes radio, entre 30 et 300 MHz. Par extension, les postes de radio maritime les plus répandus, fonctionnant sur une série de canaux prédéterminés entre 156 et 174 MHz, et ayant une portée de quelques milles à quelques dizaines de milles. a en effet une portée de 10 à 20 milles environ selon les installations.
Pour pouvoir communiquer à plus longue distance en mer, le moyen utilisé encore aujourd’hui est la BLU. Son nom évoque la façon de “coder” (ou “moduler”) le message et non pas la bande de fréquence. La radio BLU marine travaille en HF (ou ondes courtes), sur les fréquences entre 2 et 25 MHz. Selon les fréquences et les conditions atmosphériques, la propagation peut atteindre l’autre côté de la planète ! La BLU sert à transmettre des messages en phonie et l’appel sélectif y est disponible. La fréquence de détresse et d’appel est 2182 kHz. Des données peuvent également y être transmises au format numérique avec un modem adapté, ou analogique selon la technologie du fax. Cette dernière permet notamment la diffusion de fax météo, c’est-à-dire des cartes d’observations ou de prévisions.
Seules un poignée de stations radio grand public diffusent encore aujourd’hui des bulletins de prévision en phonie, comme ceux que France-Inter ou RFI diffusaient il y a encore 20 ans. Mais il reste quelques usages radiomaritimes bien ciblés sur certaines fréquences, comme le Navtex. Ce système n’opère qu’en diffusion et en radiotélégraphie. Il permet, sur les récepteurs dédiés, de réceptionner automatique des messages texte pouvant être consultés ultérieurement. Ces messages incluent notamment les prévisions météo et les avis urgents aux navigateurs. La portée du système est de quelques centaines de milles, mais il n’est pas utilisé partout dans le monde : en Australie et en Nouvelle-Zélande notamment, le système ne dispose d’aucune station émettrice.
Bref, vous le voyez, dès ses débuts, la radio est devenue un outil essentiel pour les marins. Aujourd’hui encore, même si son usage évolue, elle reste au cœur des pratiques maritimes ! Et une radio en panne est très vite source d’inquiétude, alors prenez-en soin.