Vives-eaux ou grandes marées ?

Par Nicolas

110 quoi ?
7,2 m où ?

Au moment de publier ceci, les marées atteignent leur amplitude maximale pour cet automne 🍂

Il y a cependant quelque chose d’assez curieux. Ces marées de vives-eaux sont qualifiées de manière très différente à travers le monde 🌎

Certaines pays leur donnent simplement un surnom, comme les « king tides » en Australie et en Nouvelle-Zélande. Un terme qui s’est depuis répandu dans le Pacifique et en Amérique du Nord.

En français, on parle le plus souvent de marées d’équinoxe. Elles se produisent lorsque la Terre, la Lune et le Soleil sont alignés (les vives-eaux) et que la Lune est au plus près de la Terre (le périgée) 🌔 Et il se trouve que cela se produit plutôt autour des équinoxes.

Cependant, toutes les marées ne sont pas identiques. Et même toutes les grandes marées ne sont pas identiques.

Compte tenu de l’importance considérable des marées en Manche, il n’est pas surprenant que les marins du coin aient dû quantifier davantage ce phénomène.

Et des deux côtés de la Manche ils ont trouvé des moyens différents de le faire 🤔 Comme c’est surprenant ! 😉

🇬🇧 L’approche concrète britannique

En Grande-Bretagne, le port de Douvres a été choisi comme référence, et sa pleine mer comme « jauge » de la marée. La pleine mer moyenne à Douvres est de 6,7 mètres. Les marées hautes des 8 et 9 octobre, qui atteignent 7,2 mètres, sont donc des marées de vives-eaux assez importantes.

Cela dit, on peut se demander : si vous êtes à Liverpool, où la marée haute atteint 10,1 mètres ces jours-ci, n’est-ce pas alambiqué de parler de grandes marées parce qu’elles atteignent 7,2 mètres à Douvres, de l’autre côté de l’île ?

🇫🇷 La méthode plus théorique française

La France a choisi une autre approche et a mis au point un « coefficient de marée ». C’est un nombre sans dimension, compris entre 20 et 120. Les marées de vive-eau moyennes correspondent à une valeur de 95. Donc, les marées de vives-eaux d’aujourd’hui, prévues à 110, sont très importantes.

Remarque : d’un point de vue mathématique, les deux approches sont (heureusement) équivalentes. La seule différence est que le coefficient est calculé pour un autre port de référence : Brest. Il peut donc y avoir de très légères divergences.

Mais là encore, cela donne matière à réflexion : pour les non-initiés, un nombre aléatoire sans dimension peut sembler tout aussi énigmatique que de parler de la hauteur de l’eau dans un endroit complètement différent, n’est-ce pas ?

❓ Si vous êtes en France, saviez-vous que les autres pays n’utilisent pas le « coefficient de marée » ? Et si vous n’êtes pas français, comment évaluez-vous l’amplitude d’une marée ? A vos yeux, un nombre sans dimension ferait-il plus sens qu’une hauteur d’eau ?