Hivernage de votre bateau : comment éviter les problèmes ?

Par Nicolas

Vacances de la Toussaint, changement d’heure, premiers coups de vent… Ce sont des signes annonciateurs d’un hivernage imminent ! Selon les régions, la taille du bateau ou encore le lieu d’amarrage ou de stationnement, les solutions retenues pour passer la saison froide sont différentes : hivernage à flot, sortie au sec, voire remisage au fond du jardin…

Peu importe la solution choisie, la majorité des bateaux sur nos côtes vont passer en mode hibernation. A moins de régater toute l’année, ou d’être partisan assidu de parties de pêche hivernales, voici donc venu le moment de vous assurer que votre bateau ne prendra pas une année de plus pendant l’hiver !

Loin de nous l’idée de faire un inventaire à la Prévert du détail de toutes les opérations à effectuer. C’est une liste que vous retrouverez plus avantageusement dans l’appli Ready4Sea. Plus avantageusement car elle sera adaptée à votre bateau, en fonction des équipements dont vous disposez à bord. Compte-tenu de la diversité des bateaux, nous nous contenterons ici d’évoquer les grands sujets qu’il faudra traiter.

L’hivernage à flot dans un climat plutôt sec demande de s’attarder sur d’autres étapes que l’hivernage à sec par climat froid et humide.

Hiverner le moteur

Qu’il s’agisse d’un moteur inboard ou hors-bord (ou des deux, si votre annexe est motorisée !), c’est le moteur qui a le plus à perdre à passer un mauvais hiver. Aussi, commençons par lui.

Tout dépendra des conditions de l’hivernage : à flot ou à sec, avec ou sans risque de gel, dans un climat sec ou humide et la durée prévue de votre absence. Idéalement, assurez-vous de faire tourner le moteur régulièrement. Votre moteur souffrira moins si vous, une personne de confiance, ou un professionnel mandaté peut passer à bord pendant la basse saison.

Si cela n’est pas possible, ou en cas de risque de gel élevé (comme lors d’un hivernage à sec), il est nécessaire de préparer le circuit de refroidissement en le rinçant pour éliminer le sel, suivi de l’hivernage avec de l’antigel.

Graissez et lubrifiez un maximum de pièces mécaniques, et faites une vidange complète de l’huile moteur, puis protégez l’ensemble du bloc moteur en pulvérisant un spray anticorrosion.

Laisser ce moteur sans le protéger, c’est retrouver un tas de rouille et des connexion électriques oxydées.

Désarmer le bateau

Veillez à bien retirer tout ce qui pourrait souffrir de l’exposition aux éléments. Les voiles, en particulier, n’ont pas vocation à rester à poste si vous ne prévoyez pas de naviguer durant l’hiver. Vos cordages non plus, et vous pouvez en profiter pour les nettoyer (un passage au lave-linge par exemple). Rentrer les palans évitera de tenter les voleurs de poulies. Et si c’est possible, remplacez vos drisses par d’anciennes ou par des messagers.

Tout textile ou équipement amovible sera ainsi mis à l’abri, pour diminuer le fardage, pour ne pas s’envoler, ou simplement ne pas s’abîmer. A l’exception des tauds qui empêchent les bateaux classiques de se remplir de pluie, bien-sûr ! De même, si vous disposez de housses spécifiques à certains équipements (en particulier les hublots, qui seront alors mieux protégés des rayons UV), posez-les, tout en vous assurant de leur bonne fixation.

Vider votre bateau

Les équipements entreposés à l’intérieur du bateau ne sont pas pour autant protégés de l’humidité. Même si vous veillerez à assurer la meilleure circulation d’air possible grâce aux grilles d’aération et aux manches à air (orientées dans le bon sens !), mieux vaut entreposer certains équipements chez soi, au sec, lorsque c’est possible.

Les voiles éviteront ainsi de moisir ou de piquer, de même que les cirés. L’électronique souffrira moins (et ne se fera pas voler), tandis que les documents papier (et les cartes papier) seront moins gondolés et ramollis. La nourriture, la literie, les vêtements, n’ont a priori plus rien à faire à bord, et risque de mal résister à la saison hivernale. Mieux vaut les débarquer.

Ce grand rangement, nettoyage et vidage annuel demande de l’organisation. Ready4Sea est votre assistant pour ne rien oublier !

Les batteries, elles, doivent être le centre d’une attention toute particulière. Si elles ne sont pas trop lourdes et/ou nombreuses, l’idéal est de les débarquer pour les stocker dans un local protégé du gel, et avec la possibilité d’une recharge régulière. Si le parc de batteries est trop important, il faut leur permettre de tenir l’hiver, pourquoi pas grâce à un petit panneau solaire.

Enfin, les circuits et réservoirs d’eau douce, d’eaux grises et noires doivent aussi être vidangés. Seule exception à cette règle : remplissez votre réservoir de gazole ! En effet, s’il reste plein d’air, l’humidité risque de condenser, auquel cas l’eau viendra se nicher sous le gazole, et davantage d’humidité rentrera alors par l’évent, ce qui continuera le processus. On laisse donc le réservoir plein, auquel on ajoute un stabilisant antibactérien.

Nettoyer le bateau

Qu’il s’agisse de l’extérieur ou de l’intérieur du bateau, il faut apporter un grand coup de nettoyage. Sur le pont et l’accastillage, l’objectif est de dessaler un maximum votre bateau pour éviter la corrosion. En effet, l’eau de pluie ne viendra pas forcément rincer le bateau dans ses moindres recoins. Pensez également à rincer vos apparaux de mouillage.

Les voiles, même si vous les débarquez, ont tout à gagner d’un bon nettoyage. Quant à la coque, si c’est l’unique sortie annuelle du bateau, c’est le moment de caréner ! Mais c’est presque un autre sujet à part entière.

Dans la cabine de votre bateau, on cherche à supprimer les saletés et bactéries afin d’éviter les moisissures pendant l’hiver. Un nettoyage au vinaigre sera souvent efficace, et ce sur toutes les surfaces y compris les planchers. Si votre bateau est équipé de WC ou d’une douche, veillez à bien les nettoyer sous peine d’odeurs nauséabondes. De même, nettoyez les fonds qui seront, eux aussi, source d’émanations désagréables.

Enfin, tout ce qui reste à bord va devoir tenir le choc. Les pièces métalliques et l’accastillage gagneront à être protégés de la corrosion et lubrifiés. Selon les cas, un coup de spray ou de chiffon imbibé pourrait être bénéfique.

Si vous hivernez à sec dans un climat froid, portez une attention particulière aux circuits d’eau et de refroidissement !

Ventiler le bateau

Même si vous avez prévu de vider une partie du bateau, vous laisserez certainement certaines choses à bord. Évitez le piège du bateau trop bien rangé ! Mieux vaut laisser vos équipements au milieu du carré ou des cabines, avec tous les équipets ouverts et vidés plutôt que d’enfermer l’ensemble dans des placards mal ventilés. Entreposez vos coussins sur la tranche plutôt que de les laisser en place.

Pour autant, ne laissez pas de panneau de pont ou de hublot ouvert, l’eau risquerait de s’infiltrer à bord. Vérifiez au contraire qu’ils soient bien étanches. Enfin, vous pouvez installer un déshumidificateur ou un absorbeur d’humidité dans le bateau.

Amarrer ou caler le bateau

Enfin, au moment de quitter le bord, mieux vaut s’assurer qu’il ne va pas bouger ! A flot, cela veut donc dire doubler et contrôler les amarres, que ce soit sur un corps-mort, un quai ou un ponton. Votre bateau doit pouvoir supporter des coups de vent forts et répétés. Si les amarres risquent de raguer, protégez-les !

S’il hiverne à sec, votre bateau présente un fardage plus important encore, puisque toute la coque est exposée au vent. S’il est sur remorque, vérifiez son sanglage ou son arrimage. Sur ber, sur cales ou sur étais, on vérifiera la solidité de l’ensemble. Bien souvent, l’exploitant du port ou du chantier effectuera une vérification, mais dans ce genre de situation, une vérification supplémentaire est toujours bénéfique, d’autant que votre responsabilité est généralement engagée en cas de sinistre.

Dernière sortie pêche avant l’hiver ?

Les besoins spécifiques de votre bateau

Si cet article donne une vue d’ensemble, il ne faut pas oublier que chaque bateau est unique. Si vous confiez l’hivernage de votre bateau à un professionnel, l’avantage est qu’il dispose de l’expertise nécessaire pour s’assurer que vous n’oubliez rien : c’est son métier !

Mais si vous faites l’entretien vous-même, Ready4Sea vous propose des check-lists adaptables et personnalisées en fonction de l’équipement et des besoins spécifiques de votre bateau. Et pour couronner le tout, il enregistre automatiquement les détails de votre hivernage dans votre historique de maintenance.