Combien coûte réellement un bateau ?
Acheter son bateau est le rêve de nombreux marins. Rêve qui peut toutefois tourner au vinaigre si l’on a mal estimé le coût que représente un bateau. L’enveloppe à prévoir dépend évidemment du type et de la taille du bateau. Mais dans tous les cas, le bon budget permettra d’assurer la sécurité et la longévité de votre investissement. En plus du coût d’achat, il faudra donc prévoir les frais d’entretien.
Passons donc en revue les différents frais liés à la possession d’un bateau et qui représentent une part importante des dépenses. Au global, ils constituent ce qu’on appelle en anglais le “total cost of ownership” (littéralement “coût global de possession”, ou plus parlant peut-être “coût du cycle de vie”). Enfin on verra quelques conseils pour minimiser ces coûts tout en profitant pleinement de son bateau.
Au moment de l’achat du bateau…
Vous avez trouvé le bateau de vos rêves ? Le chiffre magique sera logiquement son prix d’achat. Cela peut aller de quelques milliers d’euros pour un petit canot à moteur à plusieurs millions d’euros pour un yacht de luxe. Sachez toutefois que la TVA devra être payée si vous importez votre bateau d’un pays hors de l’Union Européenne. Cela représente tout de même 20% de la valeur d’achat de votre bien, ce n’est pas rien ! Il faudra donc être très vigilant au statut douanier de votre achat.
Enfin, n’oubliez pas les frais logistiques, tels que le transport, le convoyage ou le grutage par exemple. Ceux-ci peuvent varier selon plusieurs facteurs comme la distance ou la région. En effet, pour transporter ou mettre un bateau à l’eau, il faut souvent faire appel à du matériel lourd mis en œuvre par des professionnels. Clarifiez donc bien le lieu de prise en charge ou de livraison du bateau que vous convoitez.
Place aux coûts récurrents
Ça y est ! Vous voilà maintenant propriétaire d’un bateau et il est prêt à larguer les amarres. Avoir le plaisir de naviguer en sécurité, sans craindre la casse, demande pour autant d’entretenir son bateau régulièrement. Voyons le bon côté des choses : ces coûts récurrents vous permettront de mieux revendre votre bateau le moment venu.
Le coût de l’emplacement
Vous allez aussi devoir vous acquitter de quelques frais annuels pour pouvoir amarrer ou stationner votre bateau en toute sécurité, que ce soit sur une place de port, un corps-mort ou un parking à sec. Ici le tarif sera fonction non seulement de la taille de votre bateau, mais aussi de la localisation et enfin également des services proposés. Une bouée d’amarrage accessible en annexe coûtera moins cher qu’une place de port à flot avec accès à l’eau, l’électricité, les sanitaires et la sécurité.
Les équipements de sécurité
Parce que c’est obligatoire et pour assurer la sécurité de votre équipage en cas d’urgence, il est essentiel de prévoir les coûts de révision et de remplacement des équipements de sécurité de votre bateau. Cela inclut notamment le radeau de survie, les fusées de détresse, les feux à main ainsi que la balise de détresse si vous naviguez en haute mer. En effet, ces équipements doivent être révisés et remplacés régulièrement pour s’assurer de leur bon fonctionnement en cas de besoin.
Le carénage
Cette opération consiste à mettre au sec le bateau, le nettoyer et entretenir sa coque avant la remise à l’eau. Pour les bateaux à flot, cette opération est courante chaque année. En revanche, les bateaux hivernant au sec sont nettoyés au moment de l’hivernage. Les bateaux en port à sec, quant à eux, ont une coque qui se salit moins rapidement et sont nettoyés plus régulièrement. Ces derniers vous reviendront donc moins cher en carénage.
Pour estimer le coût de la peinture, le plus simple est d’estimer la surface des œuvres vives (la partie immergée de la coque). Cela permettra de déterminer la quantité d’antifouling nécessaire pour votre bateau.
Les consommables
Enfin, pensez bien à prévoir dans votre budget les consommables. Le carburant sera votre principal poste de dépense, mais il y a également l’huile et les pièces d’usure ou qui s’encrassent (les filtres par exemple). Et à moins que vous n’ayez des compétences en mécanique, vous confierez sans doute la maintenance de votre bateau à un mécanicien ou à un chantier de gardiennage. Demandez leur un devis pour estimer le budget à prévoir. Enfin, si vous êtes propriétaire d’un voilier, prévoyez de faire régulièrement réviser vos voiles et inspecter votre gréementL'ensemble des espars (mâts, bômes, vergues), des câbles et des cordages nécessaires à la tenue et à la manœuvre des voiles.. Les assurances vous demanderont de remplacer ce dernier régulièrement (tous les 10 ans, le plus souvent).
A cela s’ajoutent les taxes et les assurances
Passons maintenant aux coûts administratifs et fiscaux qui demanderont ici encore une enveloppe dédiée. En France, on retrouve notamment la taxe de francisation, ou Droit annuel de francisation et de navigation (DAFN), qui est une taxe annuelle imposée aux bateaux immatriculés en France. Elle a récemment été renommée Taxe annuelle sur les engins maritimes de plaisance (TAEMP) en 2022. Cette taxe est calculée en fonction de la taille et de la puissance du moteur du bateau. Elle doit être payée par le propriétaire du bateau au 1er janvier et est exigible avant le 1er avril de l’année. Comme elle doit être acquittée spontanément, pensez bien à ajouter le rappel adéquat dans Ready4Sea afin de ne pas oublier de votre règlement.
Si votre bateau bat un pavillon étranger mais qu’il navigue en France, vous pouvez être soumis au Droit de passeport (DP). Son mode de calcul est identique à celui du DAFN. Pour toutes les questions fiscales, d’autant qu’elles peuvent changer, référez-vous aux informations données par les pouvoirs publics.
Enfin, l’assurance n’est peut-être pas obligatoire, mais il vous sera certainement demandé d’en souscrire une dans la plupart de situations. Pour obtenir une place de port ou pour entreposer votre bateau sur un chantier, par exemple, on vous demandera certainement de souscrire à une responsabilité civile. De toutes les façons, un accident étant par définition imprévisible, il vaut mieux être couvert en cas d’accident, afin tout d’abord de ne pas à avoir à indemniser les victimes si votre responsabilité est engagée. En assurant le bateau avec une police “tous risques”, vous protégez encore mieux votre achat, les dommages à votre bateau étant alors pris en charge. Prévoyez donc le niveau d’assurance souhaité dans votre budget pour éviter les mauvaises surprises.
En parlant d’imprévus…
Lorsque vous possédez un bateau, il est important de vous préparer aux coûts imprévus qui peuvent survenir à tout moment. Ces coûts peuvent prendre différentes formes, telles qu’une panne de moteur soudaine qui nécessiterait des réparations coûteuses, une collision qui endommagerait la coque, le gouvernail ou l’hélice, ou encore un renforcement des réglementations environnementales qui exigent des mises à jour parfois coûteuses de votre équipement de navigation ou de sécurité.
En cas de détresse, la SNSM pourra être mobilisée pour vous secourir et vous sauver la vie gratuitement. L’action de la SNSM est bénévole, avec des moyens financés par des dons. Il serait donc très à propos de prévoir une contribution, aussi petite soit-elle, d’autant que ces dons sont déductibles.
Mais la gratuité n’est pas de mise en cas de remorquage, de déséchouage ou de renflouement de votre bateau. A titre d’exemple, le remorquage de votre bateau se chiffre généralement à plusieurs centaines d’euros. Afin d’éviter la panne ou la casse, il vaut donc mieux s’assurer d’avoir un bateau en bon état. Il serait dommage que de telles dépenses imprévues viennent vous mettre dans une situation financière difficile. D’autant que c’est désormais tellement plus facile de bien suivre son entretien avec une application comme Ready4Sea.
En somme
Récapitulons : si vous envisagez l’achat d’un bateau, il est important de évaluer les coûts liés à son acquisition et à son entretien. En plus de l’achat proprement dit, votre budget est à compléter avec les taxes et les éventuels coûts de transport. Une fois votre bateau acheté, pour en profiter il vous faudra un emplacement, et pour continuer à en profiter il faudra également prévoir son entretien régulier. Enfin, pensez bien à intégrer les taxes et assurances à votre chiffrage.
Difficile de se risquer à proposer un montant, mais la fourchette annuelle la plus courante est de 5 à 10% de la valeur du bateau. Sur 10 ans, prévoyez donc d’une fois et demi à deux fois le prix d’achat du bateau. Et sur 20 ans, le coût global de votre bateau se situera entre le double et le triple de sa valeur.
Malgré ces coûts importants, il est tout à fait possible de minimiser ces dépenses en suivant quelques conseils judicieux. Évidemment vous pouvez effectuer vous-même certaines tâches d’entretien pour économiser sur les frais de main-d’œuvre.
Mais surtout la régularité et la qualité de l’entretien de votre bateau vous permettra d’éviter les imprévus importants. Notre application Ready4Sea vous sera d’une aide précieuse. Elle vous facilitera le déroulement des check-lists et le suivi des entretiens à effectuer, permettant ainsi de ne rien oublier et de fiabiliser votre bateau. Vous saurez ainsi, au moment de prendre la mer, qu’il est toujours dans un état optimal et sûr, pour vous comme pour votre famille et votre équipage.
Bref, acheter un bateau peut être un rêve passionnant, mais cela nécessite une certaine planification afin de bien estimer la dépense que cela représente.