Les CROSS au secours de bateaux mal entretenus

Par Nicolas

Une interview, ce matin sur France Bleu, confirme les statistiques malheureuses en ce début de saison.

L’interview du jour

Voici la retranscription de cette séquence diffusée ce 10 mai 2022 dans le journal de 9h sur France Bleu Armorique :

Il y a de plus en plus de monde sur l’eau. Et de plus en plus d’opérations de sauvetage, ou d’assistance, notamment en ce début de saison, comme nous l’expliquait ce matin Jérôme Christ, chef de quart du CROSS d’Etel :

Bon, il y a bien-sûr l’activité liée au commerce et aux navires de pêche, mais principalement l’activité est centrée sur la plaisance. On est quasiment sur du 65-70% des opérations qui concernent la plaisance.

L’hiver, si vous voulez, les bateaux sont en hivernage et sont peu utilisés, à part quelques personnes qui naviguent toute l’année. Et du coup, effectivement, au redémarrage de la saison, on a un gros pic de pannes pour les premières sorties des navires. Donc c’est différents types de pannes que vous avez : on va de la panne d’essence à la casse moteur, problème sur le gouvernail, problèmes électriques également, problème de batterie. Enfin, c’est assez divers, mais principalement le moteur, oui.

Un petit entretien, comme pour une voiture, j’ai envie de dire, qui ne roulerait pas 6 mois de l’année. Un petit entretien préalable et puis des petites sorties d’essai avant de se lancer dans de grandes navigations avec des bateaux qui n’ont pas navigué depuis quelques temps, effectivement, permettraient à certains de s’affranchir de certains problèmes.

Jérôme Christ, chef de quart au CROSS d’Etel, Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage, qu’on joint par téléphone, rappelons-le, en faisant le 196.

A retrouver sur : iTunes / RSS

Notre analyse des causes d’avaries

Rappelons ici l’analyse que nous avons réalisée il y a peu.

Les pannes moteur sont la principale cause qui mobilise les CROSS pour venir en aide aux plaisanciers. Et de très loin.

D’après les données rendues publiques par l’Etat, ce sont en moyenne 5’600 opérations et 65’000 heures par an que les CROSS consacrent à venir en aide aux plaisanciers, dont 18’700 heures rien que concernant les “avaries du système de propulsion“.

On continue d’être surpris en allant plus dans le détail. La proportion est encore plus élevée pour les bateaux à moteur de moins de 8m : plus de 40% du temps ! Et pour les voiliers, c’est tout de même 21% du temps d’intervention qui a cette même cause. C’est d’autant plus étonnant qu’un voilier dispose par définition d’un autre moyen de propulsion !

Graphe en camembert qui représente les proportions du temps d'opération des CROSS pour la plaisance.
29% du temps résulte d'avaries du système de propulsion.
Source des données : data.gouv.fr pour les années 2010-2019 concernant les bateaux de plaisance

Les enseignements à en retirer

Au vu de ces statistiques édifiantes, deux conclusions s’imposent :

1️⃣ Un grand merci aux marins des six CROSS de métropole et de leurs quatre équivalents d’outremer pour leur veille, leur professionnalisme et leur dévouement à la mission qui leur est confiée. Bravo aussi aux sauveteurs de la SNSM, qui viennent (bénévolement) à la rescousse des plaisanciers en danger !

2️⃣ Il y a un grand besoin d’entretien sur un nombre important de bateaux de plaisance. A commencer par le moteur, qui est très clairement la problématique majeure quel que soit le type d’engin.

Nous nous proposons d’aider les plaisanciers en manque de temps ou d’outils pour s’y atteler. Vous pouvez d’ores et déjà test l’application, disponible sur les plateformes Google et Apple.

Œuvrons pour davantage de sécurité en mer !

Note : Cet article ne se veut qu’une réaction suite à l’écoute de l’interview ci-dessus. Nous espérons que France Bleu Armorique et le CROSS Etel n’y verront pas d’inconvénient. Il nous a paru important pour la sécurité en mer de relayer ici ce court extrait.