Une girouette en inox, incassable et durable

La girouette cassée ou envolée, c’est un problème récurrent pour bon nombre de plaisanciers. Un peu trop récurrent parfois. Pour ce premier Test Produit, nous vous proposons de découvrir la girouette inox WindPe de Niro-Petersen. Dans ce retour d’expérience, nous passons tout en revue : les alternatives, les caractéristiques, l’installation.

Un cormoran sud-africain posé en tête de mât, à quelques centimètres de la girouette incassable.

Votre voilier est bien préparé, il est fin prêt pour régater ou pour partir en croisière. Vous vous réjouissez déjà de le barrer, voiles bien réglées dans le médium. Après avoir levé l’ancre ou quitté le ponton, au moment de hisser les voiles, vous levez les yeux en tête de mât pour venir dans le vent. Et là, patatras, vous sentez que la sortie va s’annoncer plus compliquée et moins drôle…

La girouette n’est plus là, ou elle est tordue : ces satanés oiseaux vous ont encore une fois joué un sale tour ! Comment ne plus rencontrer ce problème ? Nous avons peut-être une solution pour votre bateau.

Pourquoi une girouette traditionnelle ?

Il est vrai qu’aujourd’hui beaucoup de croiseurs ou de voiliers de régate sont équipés de girouettes-anémomètres électroniques. Il s’agit d’outils très pratiques, sur catamaran notamment car il faut pouvoir connaître la force du vent réel. Pour autant, nous sommes nombreux à considérer qu’il n’y a rien de mieux que l’indicateur visuel. Directement visible en tête de mât, il réagit plus nerveusement aux rafales ou aux adonnantes.

Alors devoir naviguer sans girouette est non seulement désagréable, mais cela peut devenir dangereux. Au portant notamment, on risque l’empannage intempestif et non maîtrisé. En dernier recours, on vient donc nouer des penons dans les haubans, afin de se dépanner. Mais c’est loin d’être aussi précis, en particulier parce que les voiles viennent perturber l’écoulement de l’air à cette hauteur.

Le problème c’est que la girouette est positionnée en un endroit rêvé pour les oiseaux, qu’ils soient marins ou terrestres. Remarque qui vaut aussi bien pour les girouettes traditionnelles que électroniques, d’ailleurs. La nôtre a ainsi attiré les mouettes, goélands et cormorans, évidemment. Mais elle semblait également plaire aux fous (ces cousins tropicaux des fous de Bassan), et même aux balbuzards australiens. Et la proximité d’une antenne VHF ne suffit pas toujours à les dissuader de tenter un atterrissage. Parfois, au contraire, la proximité des feux de navigation les attirera la nuit.

Un fou brun tente de s'approcher de la tête de mât en pleine nuit.
Une occurrence habituelle en navigation de nuit : un fou brun, certainement attiré par les feux de navigation, tente d’atterrir en tête de mât. A noter que l’un de ses prédécesseurs a déjà cassé la précédente girouette.

Un marché dominé par quelques marques

Il nous faut donc une bonne girouette. Nous avons peu de choses à redire au sujet des qualités véliques des modèles généralement stockés chez nos accastilleurs habituels. Pour autant, force est de constater que le choix proposé est généralement relativement faible, avec deux ou trois marques qui se partagent le marché. Au risque d’être un peu réducteur, le seul critère de choix proposé est généralement la dimension afin de correspondre à la taille du bateau, car plus le mât est grand, plus la girouette paraîtra logiquement petite vue du cockpit.

Quand elle casse, on en vient donc généralement à la remplacer par le modèle identique. Ne serait-ce que pour s’assurer qu’il ne faudra pas opérer une fixation différente en tête de mât, un endroit où tout bricolage devient vite compliqué. Et pourtant, n’y aurait-il pas une alternative ?

Nous avons fait face à plusieurs reprises à ce problème. Et deux fois nous avons fait l’erreur du remplacement à l’identique. La troisième fois en deux ans où les oiseaux de mer ont eu raison de notre modèle en plastique, il était temps de trouver une solution plus pérenne pour notre voilier.

En finir avec le problème des girouettes qui cassent

La girouette WindPe de Niro-Petersen flambant neuve et tout juste installée en tête de mât
La girouette WindPe de Niro-Petersen flambant neuve et tout juste installée en tête de mât

A côté des leaders qui se partagent l’essentiel du marché, vous serez peut-être surpris d’apprendre qu’il en existe d’autres. Vous n’en avez pas ou peu entendu parler parce qu’il s’agit de marques peu distribuées. En cherchant bien, c’est ainsi que nous avons découvert chez Niro-Petersen un modèle prometteur : la WindPe.

Celle-ci est annoncée sur le site du fabricant aux alentours de 75 €. Pour autant, on semble la trouver pour 10 à 20 € de moins sur les boutiques en lignes des gros accastilleurs allemands. Le surcoût par rapport aux modèles en plastique est donc modeste.

A priori, ce modèle semble donc prometteur pour vous simplifier l’entretien de votre bateau.

Avant de savoir si nous avions enfin trouvé la girouette incassable, voyons tout d’abord comment elle se présente et comment l’installer.

Les caractéristiques de la girouette WindPe

Niro-Petersen est un fabricant allemand d’accastillage, basé sur la côte baltique à la frontière danoise. Tout semble fabriqué sur place, en Europe. Leur catalogue comprend plus de 1200 références, principalement en inox. La WindPe n’y déroge pas : elle est entièrement fabriquée en inox A4, fait pour résister au milieu marin. Pas d’inquiétude sur le fait de placer un poids en inox en tête de mât, elle ne pèse que 160 g.

Nous l’avons trouvée très bien finie, parfaitement équilibrée et de très bonne facture : le stéréotype de la qualité allemande… Tout comme ses homologues en plastique, elle dispose d’indicateurs de référence pour le près ou le grand largue, et de réflecteurs sur le dessous afin d’être visible du pont même la nuit. Seul l’empennage est un peu différent des modèles habituels, puisqu’il est double. Mais cela ne nuit pas à son fonctionnement. Au contraire, cela lui confère encore probablement plus de stabilité et de réactivité, même si je n’ai pas de données pour étayer cette impression évidemment subjective.

Installation de la girouette

Sa mise en place s’est avérée simple. En effet, son support est terminé par un pas de vis identique à celui des modèles à remplacer. Aucun nouveau trou à percer, c’est préférable car percer un trou suspendu à une drisse n’est jamais chose aisée.

Si la fixation doit se faire sur une platine, c’est pratique car l’écrou est fourni. Et s’il faut fixer la girouette dans un pas de vis taraudé dans la masse, il suffit d’enlever ce dernier. Le support de girouette comporte enfin un méplat qui permet également de visser celle-ci avec une clé plate si besoin. Finalement, l’intervention en tête de mât aura donc été rapide et indolore.

Verdict au sujet de cette girouette incassable

La girouette WindPe, au largue bâbord amures, n'a pas changé, même après cinq ans d'utilisation
La girouette WindPe, au largue bâbord amures, n’a pas changé, même après cinq ans d’utilisation

Notre achat date de 2012, et le modèle est toujours au catalogue de Niro-Petersen. Et en ce qui nous concerne, précision utile… : elle tient toujours, presque dix ans après ! Elle a même résisté aux attaques d’un balbuzard australien, ce qui nous a demandé une intervention pour la détordre. Mais cela effectué, elle a pu poursuivre sa carrière sans encombre.

Avec la WindPe, nous avons donc enfin cessé d’envoyer des morceaux de plastique à l’eau et cessé du même coup de devoir remplacer nos girouettes. La WindPe pourrait donc être pour vous, comme pour nous, la girouette durable pour votre voilier. C’est la raison pour laquelle nous lui donnons le droit d’ouvrir cette série sur nos équipements coup de cœur. Rendez-vous bientôt pour d’autres Tests Produits.

Note : nous ne sommes en aucun cas liés ou affiliés à la société Niro-Petersen qui fabrique la girouette WindPe. Ce test produit non-sollicité ne se veut que le reflet de notre propre expérience après avoir acheté et utilisé cet équipement sur notre bateau.